De la déesse antique au statut de la femme dans les religions monothéistes

Patricia Keimeul

Administratrice FAML

08/11/22

Alors que l’on parle de plus en plus de l’égalité hommes femmes, voire de l’égalité de genre, il est impératif de se poser la question de la place de la femme dans les religions monothéistes. Celles-ci sont-elles un frein à l’émancipation de la
femme, les empêchent-elles d’accéder à une véritable égalité entre les genres ?

Il est difficile de nier que les traditions religieuses ont une part importante dans l’inégalité entre les sexes. Qu’il s’agisse du christianisme, du judaïsme ou de l’islam, nous sommes en présence de religions monothéistes pensées par des hommes, dans l’intérêt des hommes et fondatrices de sociétés encore profondément patriarcales. La méfiance voire la peur à l’égard des femmes de la part des rédacteurs des textes originels mais aussi l’interprétation de ceux-ci ont fait d’elles des individus soumis à l’autorité des hommes et pendant longtemps des incapables au sens juridique du terme. Elles le sont
encore dans de nombreux États.

Dieu est masculin, Yahvé est masculin, Allah est masculin, Jésus et ses apôtres sont des hommes, Mahomet est un homme…

Faut-il alors s’étonner du traitement qui est réservé à la femme dans les trois religions du Livre ?

Les clergés catholiques et orthodoxes sont entièrement réservés à ces messieurs, pas question pour une femme de devenir archevêque ou pape, pope ou même simple curé dont elles peuvent bien sûr être les bonnes. Le péché originel commis par la première femme a nourri une réelle suspicion à l’égard de la sexualité vue de manière si négative que la conséquence
logique en était la valorisation de l’abstinence, celle-ci entraînant de facto le célibat des gens d’Église, manifestement difficile à assumer pour certains.
La question de la mixité au sein de ces institutions revient régulièrement à l’ordre du jour sans pour autant recevoir de fin positive.

Le pouvoir religieux a été et reste un monopole masculin.

Archaïques et misogynes, telles sont les structures des Églises catholiques et orthodoxes entièrement aux mains de vieillards vêtus de robes.